Manufacture Bohin, défense des savoir-faire

À l'heure où nous commençons - enfin - à comprendre que notre économie ne pourra survivre en gavant exclusivement les consommateurs de produits importés de Chine, ou d'autres recoins du monde, l'idée du made in France reprend quelques couleurs et revient doucement à la mode, et ce dans pas mal de domaines, parfois surprenants. Ainsi la manufacture Bohin, installée dans la commune de Saint-Sulpice-sur-Risle (Orne), juste à côté de L'Aigle, qui perpétue depuis près de deux siècles la tradition de l'épingle et de l'aiguille en Normandie. Normal, nous direz-vous, dans une région réputée pour la qualité de ses dentelles, tout particulièrement à Alençon.

Aujourd'hui encore, une quarantaine de personnes participent au développement de l'entreprise Bohin à travers 35 pays, autour de deux grands secteurs d'activité : les accessoires de couture et les attaches pour la papeterie. Il est possible de partir explorer les ateliers et de découvrir ainsi un savoir-faire transmis au fil des générations. Les employés travaillent directement devant les visiteurs, sur des machines parfois plus que centenaires. Un musée agencé sur deux niveaux complète le parcours. Il présente notamment l'histoire peu banale de Benjamin Bohin, lointain fondateur de la manufacture en 1833, les processus de fabrication d'une aiguille, le rôle des produits Bohin dans la réalisation d'authentiques œuvres d'art, l'activité métallurgique locale... À noter aussi, l'étonnante galerie des Métiers évoquant toutes les activités professionnelles nécessitant des aiguilles à coudre, depuis le relieur jusqu'au... taxidermiste !

Les fameuses aiguilles de la manufacture Bohin (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand).