Balade à Saint-Ouen-sur-Iton

Saint-Ouen-sur-Iton et son phare Sollerot. (© Christiane Lablancherie)

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L'Orne donne envie de tisser des itinéraires buissonniers, faisant fi des cartes IGN et des chemins balisés. C'est un département qui se visite à l’instinct et je ne vous en voudrai pas si vous ne suivez pas à la lettre le circuit que je vous propose au départ de Saint-Ouen-sur-Iton. Laissez vos pieds prendre l'initiative et vous serez surpris de les voir vous tricoter un parcours inédit. Mais n'oubliez-pas non plus de lever les yeux, car cette balade débute dans un village qui invite à marcher le nez en l'air !

Un village différent des autres ! Voilà ce que souhaitait Désiré Guillemare, maire de Saint-Ouen-sur-Iton de 1852 à 1904. Et c'est vrai que son village est unique en son genre, avec ses cheminées torsadées qui le distinguent des communes alentour. C'est même le seul en France à pouvoir s'enorgueillir de posséder un tel patrimoine. De la boucherie au bureau de tabac, de la maison bourgeoise à la mairie, en passant par les pavillons neufs, presque toutes les habitations arborent fièrement leur cheminée en tire-bouchon. Il semble que Désiré Guillemare se soit inspiré de la propriété du Castel-Pont, construite en 1858 par le maître de forge d'Aube, à quelques km de là. On peut en effet toujours voir sur cette demeure quatre cheminées torsadées. Ce maître de forge, Sophie Rostopchine, plus connue sous le nom de comtesse de Ségur, choisira d'en faire son héros dans La fortune de Gaspard (1866). Il faut dire que, demeurant au château des Nouettes situé à Aube, l'écrivaine venait souvent en voisine se promener le long de la Risle et s'intéressait de près aux activités de la grosse forge, deve...

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