Napoléon III se rendant à Bismarck et à Guillaume Ier. (© Librairie du Congrès, département des imprimés et photographies, Washington DC – Domaine public - www.loc.gov)
Juin 1870. Si l’on excepte la campagne d’Italie de 1859, les guerres coloniales et la participation à quelques conflits internationaux lointains, comme la guerre de Crimée (1853-1856) ou l’expédition du Mexique (1861-1867), la France est globalement en paix depuis la fin du Premier Empire. La candidature d’un prince allemand à un trône étranger, doublée d’une dépêche astucieusement biaisée, vont précipiter le pays dans l’une des plus dramatiques catastrophes militaires de son histoire.
Coup de tonnerre sur la scène politique européenne : alors que le trône d’Espagne se trouve vacant à la suite d’un coup d’État militaire perpétré en 1868, le maréchal Juan Prim, dirigeant de la junte, propose la couronne à un prince allemand, Léopold de Hohenzollern-Sigmarigen. L’idée émane en fait d’Otto von Bismarck, un Prussien chancelier de la Confédération de l’Allemagne du Nord, réunissant depuis 1867 autour du royaume de Prusse une vingtaine d’États allemands satellites. Les intentions de Bismarck sont claires : heurter la susceptibilité de l’empereur Napoléon III et provoquer un conflit avec la France, pour obtenir dans la guerre l’unité avec les États allemands du sud.
DE L’IMPORTANCE DES MOTS…
Craignant un encerclement de la France par des puissances hostiles, Paris exige d’abord le retrait du candidat germanique par le biais de Vincent Benedetti, son ambassadeur en Prusse auprès du roi Guillaume Ier ; on finit par obtenir le désistement du prin...
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