Dans la Saga des Ynglingar, premier volet de la célèbre Heimskringla, Snorri Sturluson présente Odin comme un souverain de naguère, particulièrement valeureux au combat et doté de pouvoirs magiques, devenu après sa mort une divinité aux yeux de son peuple.
À la guerre, Odin « paraissait farouche et terrible à ses ennemis, et la raison en était qu’il changeait à sa guise d’apparence et de forme » (trad. F.-X. Dillmann). Sur le champ de bataille, ce chef polymorphe est escorté de personnages redoutables et inquiétants, allant sans cotte de mailles et « furieux comme des chiens ou des loups ; ils mordaient leurs boucliers, et ils étaient forts comme des ours ou des taureaux ; ils tuaient autrui, mais ni le feu ni le fer ne leur faisait de mal. On appelait cela la " fureur des guerriers-fauves " » (trad. F.-X. Dillmann). Le terme exact employé par Snorri est berserksgangr, qui peut se traduire littéralement par « la marche du berserkr » (pl. berserkir). Le néologisme « guerrier-fauve », dû au grand historien des religions Georges Dumézil, et qui s’applique également aux úlfhéðnar (sing. úlfhéðinn), rend bien le côté farouche et bestial de pa...
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