Plantes domestiquées en Normandie - Les primevères à oreilles. Recueillies dans l’Orne. (© Christiane Dorléans)
Auricule Liégeoise. Catalogue Lenormand, 1909. (Coll. Christiane Dorléans) |
Il faut, pour découvrir ces primevères « à oreilles » ou Auricules, pénétrer, fin avril, dans quelques petits jardins de « grand-mères » et se laisser étonner !…
La première rencontre avec les primevères « à oreilles » a de quoi étonner : elles sont bleues porcelaine, caramel, pourpre et les pétales de certaines fleurs sont comme poudrées de farine ! En Normandie, hormis quelques rares collectionneurs, seules les grand-mères détiennent encore aujourd’hui ces plantes devenues si rares.
Les célèbres pépiniéristes Vilmorin et Andrieux leur consacrent plusieurs pages de présentation dans le volumineux catalogue des fleurs de pleine terre publié en 1890. La primevère à « oreilles » ou Auricule est une indigène, vivace, originaire des Alpes. Elle doit son nom à la forme de ses feuilles lisses en forme de cornet, appelées aussi « Oreilles d’ours ». A l’état sauvage, c’est « une souche à tiges courtes dont les feuilles charnues sont disposées en rosette. Les fleurs sont parfois recouvertes d’une poussière farineuse abondante. La fleur est un bouquet de 8 à 20 fleurs jaunes et odorantes ».
Un peu d’histoire
Ramenée dans le jardin des plantes de Vienne au XVIe siècle par le botaniste Charles Lécluse, cette petite plante discrète des environs d’Innsbruck va se révéler à l’Europe. Elle paraît dans les bouquets peints des œuvres flamandes dès le début du XVIIe siècle. Les tisserands exilés l’emmènent avec eux en Angleterre. Achetées aux Flamands puis cul...
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