Patrimoine normand

Affaire Émile Buffon - Assassinat à Joué-du-Plain en juin 1944

Jeudi 12 Juillet 2012
Affaire Émile Buffon - Assassinat à Joué-du-Plain en juin 1944

Émile Buffon assassiné le 16 juin 1944 à Joué-du-Plain. (Document J-F Miniac)


Jean-François Miniac

Extrait Patrimoine Normand n°82.
Par Jean-François Miniac.

 
Carte postale de la ferme de la Motte, à Joué-du-Plain, où était caché le dépôt d'armes. (Document J-F Miniac)
Carte postale de la ferme de la Motte, à Joué-du-Plain, où était caché le dépôt d'armes. (Document J-F Miniac)

Le 16 juin 1944 à Joué-du-Plain, dans l'Orne, le maire Émile Buffon est assassiné d'un rafale de Sten. Derrière le prétexte fallacieux d'une dénonciation d'un dépot d'armes aux occupants, se greffe une tout autre raison, une haine décennale. Durant l'après-guerre, l'instituteur mène l'enquête et divulgue ses conclusions lors de son départ en retraite. Depuis, d'autres enquêteurs ont affiné cette recherche, rencontrant de nouveaux témoins jamais entendus, désireux de réhabiliter un homme... Enquête.

Le ciel est cobalt sur l’Orne en ce 16 juin 1944. Dans le canton de Rânes, à Joué-du-Plain, un maquignon monte la longue route désertique allant du domaine de la Motte à sa ferme de la Mancellière quand, soudain, une rafale de Sten déchire la quiétude du soir. L’homme fait quelques pas, s’écroule, froidement exécuté. C’est sans appel. Vingt-huit cartouches ont été tirées, à six mètres de distance. Émile Buffon, cinquante-six ans, n’est plus. Les fils des bouviers de la Motte, les Baeremaeckere, accourent aussitôt tandis que deux ombres disparaissent déjà dans le bocage, celle du tueur et du guetteur, et que les habitants du hameau le plus proche, la Harlière, se terrent chez eux.

Aussitôt, le 17 juin, une enquête de la gendarmerie d'Écouché est diligentée. Mais bâclée. Les témoins de la Harlière ne verront jamais un képi. Bien que le neveu de la victime, René, ait été vu faisant un aller-retour à bicyclette sur la route une demi-heure avant la rafale et soit interrogé, rien n'est retenu contre cet éventuel guetteur. Dix jours après le Débarquement, les priorités sont ailleurs dans une Normandie en proie à la guerre. L'exécution restera à jamais impunie, conséquence d'un vide politique et judiciaire au moment des faits.

Ce d'autant que certains font planer sur Émile l'ombre de la collaboration policière. Quelques résistants de sa commune le tiennent pour responsable de la découverte par la Gestapo d'un dépôt d'armes parachuté et caché à son insu par la résistance rânaise sur sa ferme de la Motte, décou...

 

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