Après un automne et un hiver bien humides, le printemps est enfin de retour ; plantes et fleurs explosent de toute la puissance de leur sève. À cette occasion, on pourra découvrir le Jardin conservatoire de Saint-Pierre-sur-Dives. Et toute cette eau devenue maintenant abondante scintille au fond des nombreux puits conservés dans le Houlme, elle surgit aussi du tréfond de la source thermale de Bagnoles-de-l’Orne. Cette vie intense, on la retrouve sur les marchés du pays de Caux où les bestiaux, fierté des producteurs, sont présentés au regard des experts.
Nous retrouverons aussi un patrimoine exceptionnel à Verneuil-sur-Avre où, de la « Tour Grise » aux maisons médiévales, cette ville frontière heureusement épargnée a conservé un bel ensemble qu’on découvre avec plaisir. À l’autre bout de la Normandie, face à la mer, Saint-Valéry a malheureusement été durement touchée par la guerre, mais elle garde son « fleuron », la « Maison Henri IV », superbe maison à colombages admirablement restaurée. Partons encore à l’autre bout de la Normandie, dans le Mortainais, à Chaulieu, où un manoir a fait l’objet d’une restauration exemplaire. La qualité du travail accompli est presqu’une « recréation » ce qui prouve que, grâce à une documentation solide, on peut obtenir une qualité qui déjoue le temps, équivalente à ce qu’on faisait à l’époque. Cela prouve que si on en a la volonté, on peut faire du beau et du « solide » qui tranche sur beaucoup de nos constructions contemporaines qui n’auront aucune pérennité. Notre Normandie riche d’un patrimoine exceptionnel mérite qu’on la respecte.
Georges Bernage.