Les Grecs anciens qualifiaient de βαρ?αρος, " barbare ", tout individu ne parlant pas leur langue. Au fil du temps, ce mot devint synonyme d’étranger, puis d’inculte ou de grossier. Avec le même sentiment de supériorité teinté de dédain, les Romains le reprirent à leur compte et l’appliquèrent à tous ceux qui n’appartenaient pas au monde gréco-romain, considérés par essence comme des rustres.
C’est cette vision condescendante, dérivée de conceptions antiques mal intentionnées, qui transparaît encore lorsque nous parlons de " royaumes barbares " afin de désigner les États qui naquirent en Europe sur les décombres de l’Empire romain d’Occident. Elle est encore renforcée par notre manque d’informations provenant de l’Antiquité tardive, de sources écrites notamment, qui favorise la perpétuation des a priori négatifs. Et pourtant, lesdits " barbares ", essen...
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