Patrimoine normand

Une prison dans l’abbaye du Mont Saint-Michel

Mardi 4 Juillet 2023
Une prison dans l’abbaye du Mont Saint-Michel

Le Mont Saint-Michel, vue générale, fin XIXe siècle. (© Archives de la Manche, collection des estampes, 1 Fi 5/428)


Jérémie Halais

Extrait Patrimoine Normand n°126
Par Jérémie Halais.
 
Prêtres réfractaires enfermés dans la salle de l’Aquilon. (© Archives de la Manche, collection des estampes, 1 Fi 5/454)
Prêtres réfractaires enfermés dans la salle de l’Aquilon. (© Archives de la Manche, collection des estampes, 1 Fi 5/454)

Cette année 2023 est marquée par les célébrations du millénaire de l’abbatiale du Mont Saint-Michel. Voilà l’occasion d’évoquer une période méconnue de l’histoire du célèbre rocher, celle de la maison centrale qui occupe l’abbaye entre 1792 et 1864. Or, ce moment carcéral n’est pas sans conséquence sur les murs du monastère même s’il est vrai que, de nos jours, ses traces sont peu visibles.

S’il existe des prisons au Mont Saint-Michel depuis le Moyen Âge, c’est la Révolution qui y installe véritablement un établissement pénitentiaire. En 1790, les moines ont été expulsés laissant la place, en 1793, à 300 prêtres réfractaires enfermés là. À partir de novembre 1795, les prisons des localités proches, Avranches, Coutances, Granville et Saint-Lô commencent à envoyer également d’autres détenus soit en attente de jugement, soit déjà condamnés. En 1800, selon le sous-préfet d’Avranches, l’établissement abrite près de cent prisonniers, des hommes, des femmes et des enfants. Début juin 1811, alors qu’il visite Cherbourg, Napoléon signe un décret impérial transformant l’établissement en maison centrale.

À partir de 1817, la prison connaît un accroissement considérable de sa population carcérale : 266 détenus en septembre 1817, 488 en juillet 1818, 591 en décembre 1819. Cette augmentation des effectifs implique des aménagements pour loger les prisonniers, pour les faire travailler, mais aussi pour assurer la discipline et la sûreté. Néanmoins, l’utilisation de l’espace s’avère particulièrement difficile au Mont Saint-Michel. En effet, si la topographie du site présente des avantages certains pour prévenir les évasions, l’organisation labyrinthique des différentes parties de l’ancien monastère complique le travail des gardiens. Dans les années 1820, et pour reprendre les mots d’un détenu, le docteur Ledain, la maison centrale est « un assemblage monstrueux de plusieurs corps d’édifices accolés et exhaussés comme au hasard, selon les circon...

 

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