La Normandie la plus lointaine est présente dans ce numéro avec l’apparition de l’agriculture dans nos contrées. Elle y est apparue il y a sept mille ans environ, modifiant le paysage. Et, avec l’agriculture apparaissent les premières maisons en torchis et même une architecture monumentale en pierre. La photo ci-contre nous présente le plus ancien objet d’art de qualité retrouvé dans l’actuelle Normandie, des millénaires d’une vie agricole qui était encore, en grande partie, celle de nos campagnes il y a encore cinquante ans. L’Histoire, qui connaissait de très lentes évolutions, s’est considérablement accélérée en deux générations.
Nos promenades nous mèneront de la baie du Mont-Saint-Michel au pays de Caux. Là bas, nous retrouverons Le Havre où nos pas nous mènent souvent ; la grande cité portuaire ayant été durement meurtrie, on ne doit pas oublier combien elle fut belle. Dans la proue du bateau normand se dressent les Tours Vauban de Saint-Vaast-la-Hougue qui connaissent une nouvelle célébrité. La baie du Mont-Saint-Michel est un haut lieu, magnifique et sacré de notre Normandie. Et, enfin, nous revenons, comme à l’habitude, à Bayeux, dont le patrimoine paraît presqu’inépuisable. Au pied de la cathédrale, nous sommes au cœur d’un patrimoine médiéval d’exception.
Tout ce patrimoine que deviendra-t-il ? L’État ne restaure plus que les grands monuments, tout le « petit patrimoine » reste à la charge des particuliers qui font souvent des sacrifices considérables pour le maintenir et le restaurer. Mais avec la chute spectaculaire de la valeur de l’immobilier, ces sacrifices sont de plus en plus lourds et risqués, d’autant plus que les revenus des uns et des autres se trouvent en baisse. Quant à l’État, il diminue le pourcentage des subventions. Quelles seront les conséquences de tout cela sur le moyen terme ? Des efforts considérables des municipalités et des particuliers ont porté leurs fruits, mais après ?…
Enfin, n’oublions pas le rendez-vous de 2011, l’anniversaire de la fondation de la Normandie, en espérant qu’elle sera alors réunifiée.
Georges Bernage.