Avec les cérémonies du 65e anniversaire du débarquement, la Normandie aura été, une fois de plus, fortement médiatisée. C’est une des régions de France qui reçoit le plus de chefs d’état - ce fut particulièrement le cas lors des cérémonies du 60e anniversaire. À Colleville, le président français, Nicolas Sarkozy, rappelait les « 20 000 morts civils ». Malgré le juste hommage rendu, on oublie encore trop les civils normands ; ils furent plus nombreux à tomber sous les bombes et les obus que les soldats britanniques tombés sur les plages et dans le bocage. À quand une cérémonie rendant hommage au courage stoïque de ces Normands, de Saint-Lô au Havre ? Un ouvrage qui sort cet été rappelle que, dans chaque famille du petit bourg de Tilly-sur-Seulles, il y eut des morts à déplorer, tués au milieu de l’apocalypse des combats. Les pertes humaines ne sont pas seules à déplorer. Combien de localités au riche patrimoine détruites et mal reconstruites - quoiqu’on en dise. Reprenons l’exemple de Tilly agréable petit bourg dressant nombre d’édifices du XVIIIe siècle avant guerre et devenu bien triste. La liste est longue, la Normandie, tristement reconstruite, a subi une spolliation immobilière considérable, le premier patrimoine d’une famille est immobilier. Nous y reviendrons.
Mais, malgré ces terribles destructions, la Normandie était riche et les zones épargnées présentent, heureusement encore, outre leurs paysages, un patrimoine considérable, qu’il convient de conserver… Ce numéro d’été nous rappelle que la Normandie est l’une des premières destinations touristiques en France. La Normandie est grande et permet aussi aux Normands un tourisme intérieur. En cette saison, nous pourrons repartir à la découverte du Cotentin qui présente une très vaste façade de plages dont la plupart, face aux îles anglo-normandes, sont douces et baignées par le Gulf-stream. La collection de Patrimoine Normand permet de nombreuses découvertes. Dans ce numéro, nous revenons sur Carteret et le château de Crosville-sur-Douves. Bonnes vacances !
Georges Bernage.