« Dansons la Carmagnole… ». Lorsque la Révolution éclate, les bâtiments symbolisant l’Ancien Régime sont des cibles privilégiées, à commencer par la Bastille, rayée de la carte dès 1789 (gravure d’Ernest Jaime, vers 1834-1837, 21 × 28 cm. The New York Public Library digital collections – digitalcollections.nypl.org).
De nos jours, beaucoup pensent que la notion de préservation des biens culturels, et plus précisément du patrimoine bâti, est une évidence. Or, il n'en est rien. Ce fut, et c'est encore, une lutte complexe à la fois politique et économique qui trouve son origine, en France, à l'époque de la Révolution.
Sous l'Ancien Régime, la notion de préservation des monuments en tant qu’œuvres d'art et grands témoins du savoir-faire des anciens est quasiment inexistante. Certes, quelques esthètes, quelques intellectuels de la Renaissance ont pu parfois s'émouvoir de telle ou telle destruction, mais l'affaire demeure plutôt anecdotique : en Italie, le peintre Raphaël, dans une lettre qu'il adresse au pape Léon X en 1519, s'émeut du pillage systématique des vestiges de la Rome antique, et le prie d'agir, sans grand succès. Partout on rase les bâtiments pour en construire de nou...
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Dossier "Préservation du patrimoine" (14 pages) :
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