Ancien thébaïde aux premiers temps du christianisme en Normandie, l’île du Large et son fort surveillent l’embouchure de la baie des Veys. (© Frédéric Almaviva)
Dernière escale de notre périple insulaire, l’archipel de Saint-Marcouf émerge, solitaire, à sept kilomètres au large du Cotentin. Composé de l’île de Terre et de l’île du Large, il forme un chapelet rocheux battu par les vents, dont l’histoire singulière tisse un lien direct entre l’érémitisme des premiers temps chrétiens et les tumultes géopolitiques de la Manche.
De l’ermitage au repère de corsaires
Visibles de la côte depuis Ravenoville, mais plutôt inhospitalières, les îles sont appelées Duo limones, les deux limons, et restent inhabitées jusqu’à l’aube du Moyen Âge. Durant la première moitié du vie siècle, saint Marcouf, moine évangélisateur d’origine barbare, fonde une abbaye sur le domaine de Nantus, l’actuel Saint-Marcouf-de-l’Isle, sur donation du roi Childebert, le fils de Clovis. Très vite, il part s’isoler sur les îles Saint-Marcouf. Progressivement, l’établissement monastique se développe grâce aux nombreuses donations. Entre les IXe et Xe siècles, Nantus est abandonnée face aux Vikings et les reliques de Marcouf sont déménagées dans l’Aisne, à Corbeny.
Au XIe siècle, selon la tradition, une église est construite sur les ruines de l’abbatiale. Dès la fin du XIe siècle, des bénédictins de Cerisy-la-Forêt s’installent sur l’archipel, qui leur est donné en 1120. Ils y construisent un moulin et un ermitage. Abandonné au milieu du XIIIe siècle, il n’est réo...
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DOSSIER « Les îles de Normandie » (18 pages) :
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