Les six martyrs de Deauville (© coll. Pierre Louvel).
Dans le cadre de ses recherches sur ce Résistant de la première heure, notre auteur est tombé sur une information capitale qui oblige à reconsidérer la chronologie des événements dramatiques du mois de juillet 1944. Dans une déclaration adressée au gouvernement et datée du 29 mars 1945, Robert Générat explique ainsi l’arrestation d’Émile Dupont, employé à la SNCF de Deauville : « Mr Dupont [nda : Émile Dupont], chef des Francs-Tireurs à Deauville, arrêté par la Gestapo le 17 juillet 1944, fusillé sur la plage de Deauville avec 5 de ses camarades, le 25 juillet 1944. Il aurait participé à une action contre l’ennemi (facilité la désertion des Polonais de l’armée allemande). »
Depuis la Libération, tous les documents et récits des autorités politiques, services administratifs de l’État, Résistants, historiens, expliquant l’arrestation et l’exécution sommaire d’Émile Louvel, d’Émile Dupont, de Pierre Brière, de Léon Tellier, de Fernand Lagnel et de Stanislas Kukula sur la plage de Deauville, ont retenu arbitrairement la date du lundi 25 juillet 1944 comme étant celle de l’arrestation et de la mort après d’atroces tortures.
Lors d’investigations menées depuis 2011, plusieurs témoignages oraux recueillis avancent d’autres dates d’arrestations (Ghislain Quétel, Résistance et Libération en Pays d’Auge, pp. 294-295, 3e édition, 7 juin 2017) :
- Gilbert Hamel, documentaliste passionné à Deauville, se souvient que personne n’étant capable de donner avec certitude une date, le 25 juillet 1944 fut retenu arbitrairement pour les arrestations et les exécutions ;
- Roger Houlbrèque, premier adjoint d’Émile Louvel, propose une date autour du 15 juillet, plus probablement le 17 juillet ; - André Anne, Robert Guilbert et Maurice Romagny du groupe Louvel, Raymond Douëtil, fermier à la Croix-Sonnet, et Roger Boulan, fils du coiffeur à Touques, assurent que le martyre aurait duré entre deux et dix jours après l’arrestation.
Les propos de Robert Générat, homme particulièrement scrupuleux et rigoureux dans ses actes, dessins, rapports dressés tout au long de l’occupation, puis dans la rédaction de ses mémoires, ne laissent plus guère de place au doute. Répétons : « Mr Dupont, […] arrêté par la Gestapo le 17 juillet 1944, fusillé sur la plage de Deauville avec 5 de ses camarades, le 25 juillet 1944. »
Cette affirmation corrobore donc le témoignage de Roger Houlbrèque et de cinq autres contemporains. Voilà qui rend encore plus glorieux le sacrifice de ces six Résistants qui n’ont rien avoué sous les tortures, sauvant ainsi la vie des autres Résistants du groupe à Touques-Trouville-Deauville et de ceux du maquis d’Angerville à Saint-Sylvestre de Cormeilles, en liaison avec le maquis Surcouf.
Les propos de Robert Générat, homme particulièrement scrupuleux et rigoureux dans ses actes, dessins, rapports dressés tout au long de l’occupation, puis dans la rédaction de ses mémoires, ne laissent plus guère de place au doute. Répétons : « Mr Dupont, […] arrêté par la Gestapo le 17 juillet 1944, fusillé sur la plage de Deauville avec 5 de ses camarades, le 25 juillet 1944. »
Puissions-nous ne jamais les oublier.
Commémoration du 70e anniversaire, le 25 juillet 2014, sur les Planches de Deauville. (© Ghislain Quétel)
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