Patrimoine normand

Caen : les mystères du pavillon de Beuvrelu

Jeudi 31 Janvier 2008
Caen : les mystères du pavillon de Beuvrelu

Le pavillon de Beuvrelu se situe à Caen à l’angle des rues Saint-Gabriel et Saint-Nicolas. (© Lucia Minart)


Lucia Minart

Extrait Patrimoine Normand n°53
Par Lucia Minart.

 
L’imposante cheminée en pierre de Caen. Son manteau et les piédroits comportent un décor de bossages. (© Lucia Minart)
L’imposante cheminée en pierre de Caen. Son manteau et les piédroits comportent un décor de bossages. (© Lucia Minart)

C’est un récit du XVIIe siècle qui, de prime abord, peut paraître commun : celui d’une famille qui achète un domaine et y fait construire un pavillon. Mais quand la grande histoire tente de se rapprocher de la petite, de nombreuses questions restent sans réponse…

Vous êtes certainement passés plusieurs fois devant lui sans le voir. Le pavillon Beuvrelu sait se faire discret. Légèrement en retrait, à l’angle des rues Saint-Gabriel et Saint-Nicolas à Caen, cet ancien pavillon de chasse a pourtant bien des secrets à dévoiler. Il est aussi de nature patiente : il attendra 1956 pour connaître une véritable restauration par l’architecte caennais Pierre Auvray. Fort endommagé par la Seconde Guerre mondiale, il était même question de sa destruction. Mais Beuvrelu se redresse et poursuit son histoire.
 

De Beverslhuys à Beuvrelu

L’histoire, justement, commence en 1627. Le pavillon est édifié par une famille hollandaise émigrée en France au début du XVIIe siècle : les Beverslhuys. Leur nom francisé deviendra Beuvrelu et donnera son nom au vaste domaine sur lequel le bâtiment est construit. Non loin de là, la rue Beuvrelu rappelle la famille de Hollande au bon souvenir des passants. Ce domaine, situé alors aux portes de Caen, comporte sur ses terres un colombier et des communs, comme l’atteste le cadastre ancien. Le colombier sera détruit au XVIIIe siècle par la propriétaire de l’époque. Les communs ont aussi disparu. Quelles étaient les motivations de ces démolitions ? Nul ne le sait. La toiture de Beuvrelu suscite également des interrogations. Dotée à l’origine d’épis de faîtages, ils ont totalement disparu aujourd’hui et n’ont même laissé aucune trace de leur passage. Où sont passés ces ornements ? Reste que la toiture de Beuvrelu est particulièrement haute avec une élévation de plus d’une fois et demi la hau...

 

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