Patrimoine normand

So romantic, la (re)découverte du site de Graville au XIXe siècle

Vendredi 9 Octobre 2020
So romantic, la (re)découverte du site de Graville au XIXe siècle

Abbaye de Graville (© Stéphane William Gondoin)

[Durée de lecture : 2 minutes] C’est encore un week-end bien pluvieux qui s’annonce, toujours sur fond de pandémie galopante. Avec l’exposition So romantic, Graville proposée par le musée de l’Abbaye-de-Graville, au Havre, on peut cependant continuer à se cultiver et à se changer les idées, en toute sécurité et bien au sec !


DATE : 
Jusqu'au 1er novembre 2020.
LOCALISATION :
Graville (76)

 

Dans le n° 107 de notre magazine (automne 2018), nous vous avions proposé un dossier complet sur l’histoire de la préservation du patrimoine dans notre région, et plus globalement en France. Nous insistions notamment à cette occasion sur le rôle fondamental joué par les artistes romantiques en général, Victor Hugo en particulier, dans le processus qui mena à une lente prise de conscience de la valeur inestimable des monuments anciens. C’est exactement ce que cette exposition met en lumière, en relatant les conditions de la (re)découverte du site de Graville à compter des années 1820.

Exposition « So romantic » à l'abbaye de Graville. (© Stéphane William Gondoin)

Exposition « So romantic » à l'abbaye de Graville. (© Stéphane William Gondoin)

Des « explorateurs » britanniques

Résumons. Déjà peu apprécié dès la Renaissance, l’héritage médiéval subit dégradations volontaires ou destructions systématiques dans les années qui suivent la Révolution française. Que l’on se souvienne par exemple du sort sinistre réservé à l’abbaye de Jumièges, démontée pierre par pierre sur ordre d’un peu scrupuleux marchand de bois de Canteleu nommé Jean-Baptiste Lefort… Avec la fin des Guerres napoléoniennes, la paix retrouvée favorise les échanges entre les deux rives de la Manche et de nombreux artistes anglais débarquent dans notre région, pour explorer ses richesses patrimoniales. La mode est alors aux ouvrages illustrés, dits de « voyages pittoresques », tel que Picturesque tour of the Seine from Paris to the sea (Visite pittoresque de la Seine depuis Paris jusqu’à la mer) de M. Sauvan (1821). En 1831, le célèbre peintre et aquarelliste Joseph Mallord William Turner (1775-1851) publie un remarquable livre intitulé Wanderings by the Seine (Promenades au bord de la Seine), dans lequel il met notamment en valeur l’ensemble monumental de Graville. Tout cela influence grandement les intellectuels français et favorise dans l’Hexagone l’émergence du courant romantique.

Exposition « So romantic » à l'abbaye de Graville. (© Stéphane William Gondoin) Un ouvrage de Voyages pittoresques comme on les appréciait en Angleterre au début du XIXe siècle.
  Un ouvrage de « Voyages pittoresques » comme on les appréciait en Angleterre au début du XIXe siècle. (© Stéphane William Gondoin)
À gauche, buste de Victor Hugo conservé au MuMa du Havre. Il a servi de modèle pour la statue dressée dans les Candy gardens de Saint-Pierre-Port, à Guernesey, où l’auteur resta en exil de nombreuses années. (© Stéphane William Gondoin)

À gauche, buste de Victor Hugo conservé au MuMa du Havre. Il a servi de modèle pour la statue dressée dans les Candy gardens de Saint-Pierre-Port, à Guernesey, où l’auteur resta en exil de nombreuses années. (© Stéphane William Gondoin)

Hugo et Le Havre

Cette même année, Victor Hugo publie son roman Notre-Dame de Paris, qui lui assure la notoriété, mais qui change surtout le regard du grand public sur le legs du Moyen Âge. Le père de Quasimodo et d’Esmeralda apprécie particulièrement la Normandie et noue de multiples liens avec des familles de la pointe de Caux, tels que les Vacquerie ou les Lefèvre. On raconte même qu’il trouva ici le modèle qui lui servit à brosser le portrait de Jean Valjean, personnage central des Misérables.

C’est un peu tout cela que l’on raconte ici, en s’appuyant sur les riches collections des musées historiques du Havre, mais aussi sur celles du prestigieux MuMa, qui propose en ce moment la belle exposition temporaire Nuits électriques. Deux bonnes raisons donc de prendre la direction de l’estuaire de la Seine. Et si cela ne suffit pas à vous décider, sachez que le musée de l’Abbaye-de-Graville possède l’une des plus belles églises romanes de Normandie. À voir et à revoir !

Intérieur abbaye de Graville

La nef romane (© Stéphane William Gondoin)

INFORMATIONS PRATIQUES
 

Exposition abbaye de Granville

Important : le port du masque est obligatoire sur tout le territoire de la commune du Havre, et donc par conséquent à l’intérieur du musée. Entrée : 5 €. Le musée et l’exposition sont ouverts tous les jours, sauf le mardi, de10h à 12h30 et de 13h45 à 18h. Attention : fermeture définitive de l’exposition le 1er novembre.
 
Abbaye de Graville
Rue de l’Abbaye
76600 LE HAVRE
Tél. : 02 35 42 27 90 ou 02 35 24 51 00

 
Mis à jour le 09/10/2020 - par Stéphane William Gondoin.
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