Louis-Philippe, « roi des Français », par Pierre Roch Vigneron, portrait peint en 1831, peu après son accession au trône. (© Paris musées – Musée Carnavalet – www.parismusees.paris.fr)
À plusieurs reprises au cours de l’histoire de France, des rois quittèrent précipitamment Paris, où ils se sentaient menacés. Si Louis XVI prit, en 1791, la direction de Varennes avec les conséquences que l’on sait, Louis XVIII fila pour sa part vers Gand, au retour de Napoléon de l’île d’Elbe, en 1815. Après les « Trois Glorieuses » de 1830, Charles X gagna Cherbourg à petit trot, faiblement escorté, dans un pathétique « convoi funèbre de la monarchie », avant de gagner l’Angleterre. Pour Louis-Philippe, en février 1848, la route de l’exil passe aussi par la Normandie.
Voilà plusieurs années que la monarchie de Juillet suscite de très fortes oppositions. À l’origine, elle portait un projet plutôt libéral, garantissant par exemple la liberté totale de la presse. Dès l’origine, elle fut tiraillée entre les thèses d’Adolphe Thiers, à qui l’on attribue la formule fameuse « le roi règne et ne gouverne pas », et celles de François Guizot, « le trône n’est pas un fauteuil vide ». Elle ne cessa de prendre un tour autoritaire, faisant croître le mécontentement. Et tant pis pour les cassandres qui, tel le ministre de l’Instruction publique Salvandy, prophétisent : « Nous dansons sur un volcan. »
Fin de règne
Des insurrections éclatent dans la nuit du 22 au 23 février 1848, soutenues par les militants républicains. Bientôt, les légions de la garde nationale, principaux piliers du régime, se mutinent. Terrifié et apathique, Louis-Philippe sacrifie Guizot, ministre honni, en demandant sa dé...
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