Patrimoine normand

L’ivoire, un art dieppois

Mercredi 30 Janvier 2008
L’ivoire, un art dieppois

Horloge en ivoire. (© Musée de Dieppe.) - Le château de Dieppe : un pont sur l’histoire de l’art. (Photos Alexandre Vernon © Patrimoine Normand.)


Extrait Patrimoine Normand n°30.
Par Alexandre Vernon.

 
Annick et Jean Colette ivoiriers de tradition. (Alexandre Vernon © Patrimoine Normand.)
Annick et Jean Colette ivoiriers de tradition. (Alexandre Vernon © Patrimoine Normand.)

Le long des quais du port de Dieppe soufflent toujours des vents exaltés qui racontent les exploits des hardis navigateurs d’antan, les Abraham Duquesne, Jehan Ango, Jean Fleury, Jean Cousin, Giovanni de Verrazano... et il traîne encore, par bouffées, les effluves épicés des aromates qu’ils ramenaient des pays lointains et inconnus. Il fallait qu’ils en eussent du courage, pour se lancer ainsi à l’assaut de l’horizon à bord de leur frêle caravelle sur une mer hostile.

C’est au XIVe siècle que les premiers explorateurs parvinrent aux îles du Cap Vert, puis sur les côtes de Guinée d’où ils rapportèrent à Dieppe des épices en abondance ainsi que d’innombrables défenses d’élé­phants. Un véritable trésor, car à cette époque l’ivoire était une matière précieuse et rare qui, parcimonieusement, arrivait à Paris en provenance de l’Orient. Ainsi allait naître à Dieppe un formidable artisanat par le travail de l’ivoire, donnant à la ville une réputation internationale grâce à des artistes d’une habileté inouïe.

 

Les derniers ivoiriers

Dans leur petit atelier de la rue Ango à Dieppe, nous avons rencontré Jean Colette et sa fille Annick, diplômée des Beaux-Arts, penchés sur leur établi, façonnant, ciselant, polissant avec une patience d’ange des morceaux d’ivoire et leur donnant vie. « Nous sommes des ivoiriers créateurs installés à Dieppe depuis cinq générations. » nous a dit Jean Colette. Et il ajouta avec une pointe de mélancolie dans la voix : « Nous sommes les derniers ivoiriers de la région et sans doute parmi les derniers de toute la France. »

C’est que, depuis le XVIe siècle et jusqu’au début de ce siècle finissant, il y avait de très nombreux Dieppois qui vivaient de l’ivoire. On en a compté plus de 300 dont des sculpteurs de grand talent et des spécialistes réputés. Et s’il ne reste plus guère d’ivoiriers aujourd’hui à Dieppe, c’est bien à cause de l’interdiction de tuer les animaux sauvages protégés et d’importer leurs trophées, mais aussi, il faut le dire, à cause d’une certaine désaffection pour ces objets de lu...

 

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