Le monument à Jean-François Millet à Gréville-Hague. Louis Derbré, 1998. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
À l’ombre du clocher de Gréville, dans la péninsule de la Hague, surgit la statue en bronze de Jean-François Millet, peintre prolixe de Normandie, pionnier de l’école de Barbizon. Sa vie, son œuvre, sa pensée s’enracinent dans cette Normandie profonde, marquée par les traditions paysannes multiséculaires. Les 150 ans de la mort du peintre, décédé le 20 janvier 1875, nous donnent l’occasion de revenir sur cet artiste normand, profondément ancré dans le terroir et la ruralité.
Une enfance dans la Hague
Jean-François Millet voit le jour le 4 octobre 1814, à Gruchy, petit hameau bordé par les falaises, au nord-est de Gréville-Hague. Aîné d’une fratrie de huit enfants, il est élevé dans une famille paysanne, entouré de ses frères et sœurs, son grand-oncle, Charles Millet, laboureur devenu prêtre réfractaire du diocèse d’Avranches, ainsi que sa grand-mère et marraine, Louise Jumelin, puritaine catholique qui participe fortement à son éducation.
Il grandit dans un milieu éclairé et entre à l’école à 6 ans. L’abbé Jean Lebrisseux remarque chez le garçon une intelligence singulière. Il lui enseigne le latin, la Bible, Virgile. Cette éducation religieuse profonde se retrouve dans plusieurs de ses œuvres. On reconnaît ainsi la figure de femmes apprenant à tricoter ou à lire à leur fille, figure rappelant sainte Anne éduquant la Vierge. Millet travaille ensuite aux champs avec son père tout en affinant sa for...
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