Le donjon de Chambois fut édifié vers 1180 par un proche d’Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre et duc de Normandie et maître d’un vaste empire allant des Pyrénées à l’Écosse. Henri II favorisa l’essor d’une architecture militaire anglo-normande d’une grande rigueur, dont Chambois demeure l’un des modèles sur le continent. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Dominant la haute vallée de la Dives, le château de Chambois surveillait jadis l’axe reliant Falaise à Exmes, dans l’Orne. Aujourd’hui, son donjon, l’un des mieux conservés de Normandie, témoigne encore de la puissance des forteresses anglo-normandes du XIIe siècle.
Un château anglo-normand
En 924, le comté du Hiémois est conquis par Rollon. Ce dernier le partage en centenies et dixainies. La châtellenie de Chambois est alors érigée en centenie, administrée par un vicaire. En 1024, Richard II de Normandie la concède à Drogon de Vexin, comte du Vexin et de Ponthieu. Un château existait peut-être déjà à cette époque, mais aucune trace archéologique ne permet d’en dessiner les contours. Chambois est confisquée en 1113 par Henri Ier Beauclerc et elle est confiée au futur Henri II Plantagenêt. Le donjon a été construit entre 1160 et 1190 par Guillaume de Mandeville, comte d’Essex et proche du roi Henri II.
Le château intègre les principes d’architecture communes aux constructions castrales Plantagenêt. Le donjon forme un grand rectangle orienté est-ouest de 21,40 mètres par 15,40 mètres, pour une hauteur totale de 26 mètres. Ses murs, construits en petit appareil irrégulier et revêtus d’un parement en pierres de taille, ont une épaisseur à la base de trois mètres. Sa morphologie rappelle le château de Bamburgh (Angleterre), construit quelques décennies plus tôt. Comme pour les exemples – outre-Manche – d’Hedingham, de Newcastle et de Dou...
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