Claude Monet, Étretat, la Porte d'Aval, 1885. (© Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay)
Le peintre Eugène Le Poittevin, « inventeur d’Étretat » selon Alphonse Karr, photographié par Nadar. (© Université de Yale – https://artgallery.yale.edu – Domaine public) |
Au début des années 1820, les premiers artistes arrivent et séjournent à Étretat. La primeur de la « découverte » du site revient à deux peintres de renom, Eugène Isabey et Eugène Le Poittevin. Un troisième personnage, l’écrivain et journaliste Alphonse Karr, assurera sa popularité et sa célébrité, au point d’affirmer en 1884 : « J’ai tant bavardé sur Étretat que je l’ai mis à la mode, et qu’aujourd’hui c’est une succursale d’Asnières. »
Nous sommes encore bien loin de cette « succursale d’Asnières » quand, vers 1823, un tout jeune homme arrive à Étretat. Âgé d’environ vingt ans, il entame une carrière de peintre et loge quelque temps chez monsieur Gentil, un capitaine des garde-côtes, vivant au rythme de la famille : « Un gentil garçon, ma foi, et l’air fort distingué. Il travaillait là-haut, dans la chambre au-dessus de la cuisine ; et nous n’étions pas peu étonnés de le voir s’enfermer des jours entiers, avec des maquereaux, des morues, des harengs, qu’il imitait à la perfection. […] Le jeune homme pleura en nous disant adieu. »
Au rendez-vous des artistes
Une décennie plus tard, Isabey retourne sur les côtes de la Manche, escorté cette fois de l’un de ses amis. Gustave Nicole raconte : « Un autre peintre de marine l’accompagnait. C’était M. Eugène Lepoitevin [sic], que de longs souvenirs attachent à Étretat et que son inépuisable bienveillance a rendu cher aux marins. » Le Poittevin aime tellement le lieu qu’il y « a fixé son séjour d’été. Il a fait bâtir un atelier sous la falaise d’aval, et de son balcon, il peut, à toute heure du jour, contempler cette mer immense, ce ciel aux changeants reflets, et ces splendides falaises qu’il aime tant et que son pinceau fin et ori...
Il vous reste 94 % de cet article à lire.
DOSSIER « ÉTRETAT, JOYAU DE LA CÔTE D’ALBÂTRE » (16 pages) :
PRATIQUE
|
NOUS SUIVREPRATIQUE
|