Patrimoine normand

Promenades dans le Val de Saire : Réville (les villages)

Jeudi 31 Janvier 2008
Promenades dans le Val de Saire : Réville (les villages)

La ferme ma­noir de Cabourg à Reville. La double entrée du manoir (porte piétonne et porte charretière), typique des fermes-manoir du Cotentin.  (Photo François de Lannoy © Patrimoine Normand)


François de Lannoy

Extrait Patrimoine Normand n°61
Par François de Lannoy.
 
Guillaume Fouace : autoportrait à 36 ans. Natif du village de Jonville, Fouace s’était spécialisé dans les natures mortes. Il a aussi peint de nombreuses scènes de la vie rurale ou maritime. Il est également l’auteur des toiles peintes qui ornent l’église de Montfarville. (© Cherbourg-Octeville, Musée d’art Thomas Henry, Inv MTH 930.X.2.)
Guillaume Fouace : autoportrait à 36 ans. Natif du village de Jonville, Fouace s’était spécialisé dans les natures mortes. Il a aussi peint de nombreuses scènes de la vie rurale ou maritime. Il est également l’auteur des toiles peintes qui ornent l’église de Montfarville. (© Cherbourg-Octeville, Musée d’art Thomas Henry, Inv MTH 930.X.2.)

Après le Bourg où nous avons pu admirer l’église et le château et le hameau de Saint-Éloi, nous poursuivons notre visite de Réville avec les différents hameaux et « villages » qui parsèment le territoire de la commune.

Le village de Jonville et la pointe de Saire

La route qui mène au village de Jonville et à la pointe de Saire en partant de l’église (départementale 168 E) est jalonnée par deux importantes fermes, la Gervaiserie et Cabourg qui, avec Maltot, le Houguet et Glatigny, figuraient au XIXe siècle parmi les grandes exploitations agricoles de Réville. La ferme ma­noir de Cabourg, du nom de la famille noble de ce nom, résidante à Réville à la fin du XVIIe siècle, retiendra particulièrement notre attention. Comme la plupart des grandes demeures ru­rales du Cotentin, on y accède par une double entrée comprenant la porte charretière et la porte piétonne. Le logis (XVe-XVIe siècle) forme avec les communs une vaste cour au milieu de laquelle s’élevait jadis un colombier. Il comprend de belles fenêtres à meneaux chanfreinés (l’une encore munie de ses grilles), une porte à accolade et une curieuse souche de cheminée octogonale. Comme souvent pour les manoirs de cette époque (le manoir d’Ourville à La Pernelle par exemple) il comprenait une échauguette dont un élément du culot a été retrouvé par les propriétaires.

Derrière le manoir de Cabourg, non loin de l’embouchure de la Saire, se trouve l’Ermitage, propriété construite au début du XIXe siècle et ayant appartenu à la sœur de Ferdinand de Lesseps.

Le village de Jonville s’étire le long d’une rue principale et comprend de nombreuses maisons de pêcheurs. C’est en effet dans ce hameau que résidaient au XIXe siècle la plupart des pêcheurs de Réville. C’est aussi à Jonville qu’est né le 21 mai 1837, le peintre Guillaume Fouace.

Issu d’une modeste famille de paysans (le nom de Fouace est répandu à Réville et a même été porté par une famille noble), Guillaume Fouace se distingue très jeune par son intelligence et son sens artistique. Il fréquente l’école primaire puis travaille avec ses parents, se con....

 

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