Patrimoine normand

L’Angélus de Millet

Samedi 4 Septembre 2010
L’Angélus de Millet

L'Angélus. Jean-François Millet, 1857–1859, Huile sur toile, 55,5 × 66 cm, 1857–1859. Exposé au musée d'Orsay, Paris. (© Sous licence CC0 1.0 - creativecommons.org)


Pierre Leberruyer

Extrait Patrimoine Normand n°75
Par Pierre Leberruyer.
 
Le monument à Jean-François Millet de Gréville-Hague. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Le monument à Jean-François Millet de Gréville-Hague. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

L’Angélus de Jean-François Millet, un tableau de l’école réaliste paré de la dimension du sacré.

Payé 800 francs par son premier acquéreur, il a été racheté, trente ans plus tard, à prix d’or, 800 000 francs, par le propriétaire des Grands Magasins du Louvre, et légué au musée du même nom.

L’Angélus a été avant tout inspiré à son auteur par le souvenir de la prière que sa grand-mère faisait réciter aux champs et la forte éducation chrétienne qu’il avait reçue d’elle. Louise Jumelin, veuve de Nicolas Millet était d’une piété fervente et elle exerçait sur sa famille une sorte de matriarcat. Elle eut une particulière affection pour l’aîné de ses petits enfants, Jean-François, qui était son filleul. Quand celui-ci s’éloigna de son village natal pour suivre sa vocation artistique à Paris, elle l’adjura par lettre « de ne jamais faire de mauvais ouvrage ». Un mendiant était très bien accueilli quand il frappait à sa porte, et le tableau acquis par le musée Thomas-Henry de Cherbourg représente une fillette lui apportant le morceau de pain coupé pour lui. Chez les Millet, on formait les enfants à la charité : tel est le titre de cette belle toile qui évoque le climat familial religieux, et qu’il est donc permis de rapprocher du très fameux tableau du couple en prière sur le lieu même de son travail.

À Barbizon, les premiers hôtes de l’auberge Ganne étaient venus « rencontrer la nature chez elle » et s’exercer devant les rochers et les chênes à la lisière de la forêt de Fon­tainebleau, ou bien reflétés, dans un sous-bois, par la moindre pièce d’eau. En Théodore Rous­seau, célèbre paysagiste de cette école, Jules Barbey d’Aurevilly a vu « un panthéiste absolu », un druide absorbé par ses arbres, tandis que Millet « met l’homme dans ses paysages et souvent au premier plan… Dans ses ta­bleaux, on peut aller de l’homme à l’horizon et revenir de l’horizon à l’homme, et le paysage et l’homme en sont d’une beauté plus poignante ». L’homme au premier plan, il l’était certes avec Le Semeur qui, à Gréville, dévale la pente d’un coteau proche des falaises dominées par le Castel Vendon. Son geste se devi...

 

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